Le tampon hygiénique, l'ennemi intime

Publié le 13/06/2017

De manière assez répandue, on sait que le tampon hygiénique est le principal responsable du SCT ou syndrome du choc toxique. Sur les documents kilométriques fournis dans les boîtes de tampons, il est d'ailleurs stipulé que si vous souhaitez ne pas être victime du choc toxique, il suffit de ne pas l'utiliser. Certaines femmes portent en elles des staphylocoques dorés. Chez ces femmes, le sang menstruel conservé au chaud, en contact avec l'air devient un véritable bouillon de culture favorable au développement de toxines. Ces toxines vont progressivement détruire les globules rouges et mener à une infection généralisée. Les simples symptômes d'une grippe ou d'une gastroentérite ou des rougeurs anormales sur la peau peuvent donner le signal d'un choc toxique. Celui-ci doit être identifié rapidement car la réponse immunitaire massive du corps entraîne l'arrêt des organes, un à un. Si l'infection est arrêtée, il est important de connaître son origine car le risque de récidive est très élevé. Lauren Wasser, un mannequin américain a été victime du SCT dû à l'usage d'un tampon, sa jambe a dû être amputée: les organes vitaux se mettent en mode "survie" au détriment des extrémités qui commencent à se nécroser. Depuis les années 2000, on croyait le syndrome du choc toxique quasiment disparu, or actuellement il est en pleine recrudescence.

Afin de mettre en place un système de prévention efficace, la société scientifique s'interroge sur la composition précise de ces protections périodiques féminines. Or les fabricants ne sont pas légalement tenus de l'afficher. Plusieurs évènements démontrent que les matériaux employés sont potentiellement toxiques.

Fin des années 70, le tampon RELY est retiré du marché américain. 100% synthétique, il est ultra absorbant. Or plus le tampon est absorbant, au plus le risque de choc toxique est grand. Sur 600 cas de SCT, 100 femmes sont mortes. Depuis lors, les marques doivent afficher le degré d'absorption du tampon. Censé être un signal d'alerte, il s'est progressivement vu attribuer le rôle de mode d'emploi "sympa" à l'usage des femmes qui souhaitent confort et discrétion.

La fabrication des tampons nécessite de la cellulose. Normalement brune, le chlore élémentaire et le dioxyde de chlore sont employés comme agents de blanchiment. Le dioxyde de chlore est tellement toxique qu'il ne peut être transporté par camion ou pipelines, il est donc fabriqué directement dans les usines de traitement. Au niveau environnemental, on a découvert un taux 200 fois plus élevé de dioxines dans les rivières avoisinant ces usines, mettant en péril l'écosystème de la région. Au niveau de la santé, il a été prouvé que les dioxines interfèrent avec le système hormonal: l'immunité se dérègle et les cas de cancers sont nombreux.

Un médecin de Saint Luc à Bruxelles étudie particulièrement de le cas de l'endométriose: les cellules de l'endomètre se propagent dans le ventre de la femme engendrant douleurs et infertilité. On a retrouvé des traces importantes de dioxines dans le sang de ces patientes. Le professeur pointe le mode d'alimentation de ces femmes atteintes d'endométriose, mais la présence révélée de dioxines dans les tampons hygiéniques pourrait également être une cause de cette maladie. En effet, les muqueuses vaginales sont très perméables à certaines molécules. Une étude aux Etats-Unis s'est penchée sur l'administration intra-vaginale de médicaments à base d'œstrogènes. Celle-ci démontre que le passage direct vers l'utérus augmente de 10% la présence de ces molécules dans le sang.

Dans le reportage d'Audrey Gloaguen, un laboratoire indépendant a découvert la traces de phtalates, notamment le DEHP. Utilisé pour assouplir le plastic, ce perturbateur endocrinien reconnu est interdit par l'Union européenne. Mais certaines dérogations peuvent être obtenues. Dans le voile entourant le tampon, on retrouve des traces de polyéthylène et de polypropylène. Une étude à Harvard a prouvé le lien entre les phtalates et la fertilité féminine. Cette étude s'intéresse particulièrement à la période des règles, moment clé de la fertilité car elle précède la conception. C'est la phase folliculaire du cycle féminin: l'appareil reproducteur de la femme est particulièrement vulnérable durant cette période. Des analyses ont démontré que le taux élevé de phtalates augmente le risque de fausses couches.

La liste des composants, obtenue suite à des analyses indépendantes révèle que les tampons sont de véritables poubelles chimiques, placées directement dans le corps de la femme plusieurs jours par mois, tous les mois jusqu'à la ménopause.

Et si le tabou autour des règles n'était pas si prégnant? La plupart des publicités remplacent le sang par un liquide bleuâtre aseptisé. Le tampon est blanc immaculé avant d'être souillé de notre sang. Le tampon périodique permet de cacher notre propre sang loin de notre vue. Pas d'odeur, pas de fuites, pas de traces, pas de contact. Nous restons actives, nous restons "pures". Et si les industriels exploitaient notre désir de nous plier aux normes de féminité imposées par la société?